Cannabis : qu’est-ce que c’est, ses effets, les symptômes du sevrage et combien de temps ils durent, comment arrêter

Herbe et joint de cannabis

Le cannabis est la drogue illégale la plus consommée en France et dans le monde. En 2021, en France, 47,3 % des adultes âgés de 18 à 64 ans déclaraient avoir déjà consommé du cannabis au cours de leur vie. Toujours en 2021, 10,6 % des 18-64 ans (14,2 % des hommes et 7,2 % des femmes) déclaraient avoir consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois. Le problème c’est que, d’après le tableau des drogues, le cannabis est loin d’être inoffensif.

Qu’est-ce que le cannabis ?

Description et différents noms

Cannabis : nom scientifique d’une sous-famille de plantes dont l’une des espèces est le chanvre (nom scientifique : Cannabis sativa). La plante est originaire d’Asie et peut mesurer jusqu’à trois mètres de haut. Elle a des feuilles dentelées et des fleurs odorantes souvent vertes, violettes ou brunes. Le cannabis désigne aussi n’importe quelle forme de drogue issue du chanvre indien.

Chanvre indien : le chanvre possède trois sous-espèces dont l’une est le chanvre indien qui est utilisé comme drogue.

Chanvre indien

Le cannabis se présente sous trois formes :

L’herbe : mélange obtenu à partir des tiges, des feuilles et des fleurs séchées du cannabis. L’herbe porte différents noms : herbe, foin, beuh, weed, marijuana en Amérique et Europe, ganja aux Antilles et en Inde, kif au Maroc.

Cannabis : préparation d'un joint

La résine : sorte de pâte, obtenue à partir des fleurs de cannabis. Elle se présente sous forme de plaques compactes vertes, jaunâtres ou brunes. Cette résine est appelée haschich, hash, chichon, shit, teuch ou chocolat.

Hashish : résine de cannabis

L’huile : liquide visqueux brun ou vert composé d’extraits très concentrés de la plante dissous dans de l’alcool à 90 degrés.

Les autres appellations argotiques du cannabis sont : dope qui est un terme anglais qui veut dire drogue, pot qui est un terme américain, kush qui désigne une variété indienne de la plante.

Une cigarette de cannabis a de nombreuses appellations : joint, oinj, pétard, tarpé, cône, etc.

La principale substance active du cannabis est le tétrahydrocannabinol (THC) qui est responsable des effets psychoactifs du cannabis.

Selon plusieurs études (2), depuis les années 70, la concentration en THC a fortement augmenté dans l’herbe et la résine de cannabis, rendant la drogue plus forte, plus addictive et plus dangereuse.

Mode de consommation

Le cannabis est généralement consommé de trois manières différentes : fumé, vapoté ou ingéré sous forme alimentaire.

Lorsqu’il est fumé, le cannabis est le plus souvent roulé en joints ou consommé dans des pipes ou des pipes à eau (appelées bong, bang ou narguilé). Ce mode de consommation, qui est le plus répandu, est aussi le plus toxique. En effet, les risques liés à la fumée du joint (maladies respiratoires, cardiovasculaires et cancers) s’ajoutent aux risques liés à la drogue.

Joint de cannabis en train d'être allumé

De plus, les consommateurs de cannabis ont tendance à inspirer la fumée plus profondément et à la garder plus longtemps que les fumeurs de cigarettes, ce qui est beaucoup plus nocif pour les poumons.

Lorsqu’il est vapoté, le cannabis est chauffé à une température inférieure à celle de la combustion, ce qui dégage des vapeurs qui sont ensuite inhalées.

Lorsqu’il est ingéré, le cannabis est souvent ajouté à des boissons comme du thé ou des gâteaux qui sont alors appelés « space cake », qui peuvent être des cookies, des brownies ou autres. Ce mode de consommation est risqué car les effets sont plus violents et durent plus longtemps.

Les effets du cannabis

Certes le cannabis peut créer chez certaines personnes un sentiment de relaxation et d’euphorie. Cependant cet état est de courte durée, il est toujours suivi d’une descente pénible voire épouvantable pour certains et d’effets très négatifs à court, moyen et long terme (3, 4). Il est aussi à noter que les effets indésirables sont sans comparaison avec le sentiment de détente que le cannabis peut sembler apporter.

Effets immédiats :

  • Altération des perceptions sensorielles, de la perception de la réalité et de la coordination motrice.
  • Dégradation des fonctions cognitives, de la mémoire, de l’attention et des réflexes. Diminution de la faculté à analyser, juger et comprendre correctement les situations. Risques d’accidents de la route, d’accidents de travail ou d’accidents ménagers.
  • Risque de bad trip (crise de psychose) caractérisé par des angoisses et même des accès de panique, une grande confusion mentale, des hallucinations et des délires. Cet état est aussi horrible que flippant.
  • Somnolences.
  • Maux de tête.
  • Nausées et parfois vomissements et diarrhées.
  • Augmentation de l’appétit.
  • Augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle. Après une forte consommation de cannabis, dans l’heure qui suit, le risque d’accident vasculaire cérébral et de crise cardiaque est multiplié par 5. Ce risque touche tous les consommateurs de cannabis : les jeunes et les moins jeunes, les usagers occasionnels et les réguliers, et ceci qu’ils aient ou non des antécédents cardiaques ou vasculaires.

Pour le cannabis fumé ou vapoté, la durée de ces effets est comprise entre 3 et 10 heures selon le dosage, la teneur en THC et la fréquence de consommation. Pour le cannabis ingéré, les effets peuvent durer jusqu’à 24 heures.

Effets à moyen et long terme :

  • Risques de troubles mentaux : dépression, psychose et même schizophrénie chez certaines personnes prédisposées.
  • Risques respiratoires : bronchite et cancer du poumon. Ces risques sont accrus quand le cannabis est fumé.
  • Risques cardiovasculaires : hypertension artérielle et maladies cardiaques.
  • Dépendance.
  • Altération de la mémoire et de la capacité à assimiler de nouvelles informations. Diminution de la faculté de se concentrer.
  • Augmentation de la fatigue et de l’inactivité, diminution du goût à la vie (travail, loisirs, famille, amis) et repli sur soi.

Selon une étude du magazine 60 millions de consommateurs réalisée en 2006, la fumée de cannabis contient sept fois plus de goudrons qu’une seule cigarette. Ce qui veut dire que fumer trois joints équivaut à fumer un paquet de cigarettes.

Selon une étude de la British Lung Foundation (Fondation britannique pour le poumon) réalisée en 2012, le risque de contracter un cancer du poumon est 20 fois plus élevé chez les fumeurs de cannabis que chez les consommateurs de tabac. Sachant que les fumeurs risquent 15 fois plus de contracter un cancer du poumon que les non-fumeurs, le risque d’attraper un cancer du poumon est 300 fois supérieur pour un consommateur de cannabis que pour une personne n’en consommant pas et ne fumant pas.

Cancer du poumon provoqué par la fumée de cannabis

Une étude menée auprès d’employés de services postaux a révélé que ceux qui consommaient du cannabis avaient 55 % d’accidents du travail en plus, 85 % de blessures en plus et 75 % d’absentéisme en plus par rapport à ceux qui n’en consommaient pas. (5)

Des études ont montré que la consommation de cannabis détériore la fertilité masculine et féminine. Chez les hommes, cela provoque une baisse de la production de sperme, une diminution de la mobilité des spermatozoïdes et un raccourcissement de leur durée de vie. (6)

Les femmes ayant consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois ont un risque augmenté de stérilité et sont plus susceptibles d’avoir des kystes de l’ovaire. À cela s’ajoute que les femmes consommant du cannabis vont avoir une grossesse plus difficile, des risques accrus de fausses-couches et de grossesses extra-utérines. (6)

Les femmes qui consomment du cannabis alors qu’elles sont enceintes augmentent le risque de donner naissance à un enfant prématuré. De plus, leur enfant risque d’avoir une aptitude à se concentrer réduite et une capacité d’initiative amoindrie. (7)

Plusieurs études ont démontré que la consommation de cannabis avait un effet sur les résultats scolaires et la réussite sociale. Les adolescents qui consomment du cannabis sont plus susceptibles de ne pas terminer leurs études secondaires et de ne pas faire d’études supérieures. Ils ont ensuite en général un revenu plus faible que les personnes n’ayant pas consommé de cannabis. (5)

Selon une étude de 2022 de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), les personnes ayant commencé à consommer du cannabis avant l’âge de 16 ans ont une probabilité deux fois plus élevée de vivre une période de chômage à l’âge adulte que celle n’ayant jamais pris de cannabis. (8)

Quels sont les symptômes de sevrage cannabique ?

Les symptômes de sevrage du cannabis vont varier en fonction de la personne, de la quantité de cannabis consommée, de la durée de la consommation et de la concentration en THC du cannabis consommé.

Les symptômes de sevrage du cannabis les plus courants sont :

  • Trouble du sommeil : insomnie, cauchemars
  • Somnolence
  • Irritabilité et agressivité
  • Anxiété et dépression
  • Perte ou augmentation de l’appétit
  • Douleurs abdominales, nausées et vomissements
  • Maux de tête et étourdissements
  • Transpiration excessive, frissons et fièvre
  • Douleurs musculaires et articulaires
  • Tremblements et convulsions (dans les cas les plus graves)

Il faut savoir que les symptômes varient en intensité et en durée en fonction de chaque individu. Les symptômes de sevrage cannabique peuvent être assez inconfortables et inciter les utilisateurs à retourner à la consommation de cannabis. Cependant, ils ne sont qu’un mauvais moment à passer car ils finissent toujours par disparaître petit à petit. Le temps joue en votre faveur. Tenez bon, ils vont finir par s’estomper.

Homme drogué

Combien de temps dure un sevrage cannabique ?

La durée du sevrage cannabique dépend aussi de la durée et de la fréquence de la consommation de cannabis, de la quantité consommée et de la sensibilité individuelle.

En général, les symptômes de sevrage cannabique commencent à apparaître quelques heures après la dernière consommation. Ils atteignent leur maximum après une semaine environ. Ils diminuent ensuite progressivement pour disparaître au bout de quelques jours à quelques semaines.

Cependant, certaines personnes peuvent ressentir des symptômes de sevrage cannabique pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, en particulier si elles ont consommé du cannabis de manière chronique pendant une longue période. Dans certains cas, des symptômes de sevrage prolongés peuvent être associés à des problèmes personnels sous-jacents ou à une anxiété chronique.

Comment arrêter de fumer du cannabis

La première chose que vous pouvez faire est de vous rendre sur le site de la Fondation pour un monde sans drogue et de lire, télécharger ou commander le livret sur le cannabis et le lire.

Libérer les gens de la drogue grâce à un programme de réhabilitation et de prévention

Narconon a été fondée en 1966 par un ancien toxicomane qui s’était inspiré des ouvrages de Ron Hubbard, auteur, philanthrope et fondateur de la Scientology, pour mettre fin à des dizaines d’années d’addiction. Aujourd’hui, Narconon constitue un réseau international qui aide les toxicomanes à se libérer des effets dévastateurs de la drogue.

Les méthodes de prévention et de réhabilitation de Narconon, qui ne comportent aucune drogue de substitution, se composent d’un programme précis, permettant au corps d’éliminer les résidus de drogues, et de procédés visant à réduire l’anxiété mentale et la douleur physique provoquées par la drogue.

Le programme Narconon ne remédie pas seulement à l’affaiblissement physique et mental causé par la drogue, mais s’intéresse aussi aux raisons pour lesquelles une personne s’est tournée vers la drogue en premier lieu. Ce programme a déjà aidé de très nombreuses personnes à mener une vie sans drogue.

Mais les activités du réseau Narconon ne s’arrêtent pas là ; elles englobent des programmes d’information et de prévention sur les dangers de la drogue, destinés aux jeunes et aux adultes. 

Il est impossible de vivre une vie plus spirituelle dans une société où la toxicomanie est partout. C’est pourquoi l’Église de Scientology met en œuvre des programmes destinés à remédier à ce problème de société.

Les bienfaits de l’arrêt du cannabis

En arrêtant le cannabis, vous allez observer de nombreuses améliorations tant au niveau de votre santé que de votre bien-être.

Vous allez récupérer du souffle, vous serez plus en forme, votre santé va s’améliorer et les risques de maladies des poumons, du cœur et des vaisseaux vont commencer à diminuer.

Vous aurez moins d’anxiété et moins d’angoisses et vous serez de moins en moins susceptible de développer des troubles mentaux comme la dépression, la psychose ou autre.

Votre mémoire va s’améliorer ainsi que votre capacité à vous concentrer. Vous aurez moins d’insomnie et votre sommeil sera de meilleure qualité.

Le dernier point, non négligeable, est qu’en arrêtant le cannabis, vous allez réaliser des économies importantes.

Les peines pour la possession ou la consommation de cannabis

Le cannabis est une drogue illégale en France. Selon l’article L3421-1 du Code de la Santé Publique, on s’expose pour sa possession à une amende pouvant aller jusqu’à 3 750 € et des peines de prison pouvant aller jusqu’à 1 an.

Selon l’article L3421-4 du Code de la Santé Publique, le fait d’inciter d’autres à la consommation ou au trafic de cannabis ou le fait de le présenter sous un jour favorable expose le contrevenant à une amende pouvant aller jusqu’à 75 000 € et une peine de prison pouvant aller jusqu’à 5 ans.

Le trafic de cannabis, quant à lui, est sanctionné, selon les articles 222-34 à 222-43 du Code Pénal, par une amende pouvant aller jusqu’à 7 500 000 € et s’accompagnant de peines de prison pouvant aller jusqu’à 30 ans.

Peines de prison pour trafic de cannabis

Durée de positivité

Voici les durées de positivité du cannabis selon le type de test utilisé (4) :

Test salivaire :

  • Moins d’un joint par semaine : 6 à 8 heures
  • Plus d’un joint par semaine : 24 heures
  • Plus d’un joint par jour : jusqu’à 8 jours après l’arrêt de la consommation

Test urinaire :

  • Moins d’un joint par semaine : de 3 à 5 jours
  • Plus d’un joint par semaine : 30 à 70 jours

Test sanguin :

  • Moins d’un joint par semaine : jusqu’à 72 heures
  • Plus d’un joint par jour : jusqu’à un mois après l’arrêt de la consommation

Ces durées sont des moyennes et peuvent varier selon la personne, le mode de consommation, le dosage et la teneur en THC du produit consommé. Quoi qu’il en soit, elles montrent que le cannabis reste longtemps présent dans l’organisme et continue d’affecter la personne et sa santé dans une plus ou moins grande mesure.

Avertissement : cet article met l’accent sur le danger de la consommation du cannabis. L’intention n’est pas de procurer au lecteur un conseil d’ordre médical ni de le dissuader d’avoir recours à un traitement médical.

Sources :

(1) Observatoire français des drogues et des tendances addictives : Les usages de cannabis en population adulte en 2021
(2) Wiley Online Library : Évolution des concentrations de delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) et de cannabidiol (CBD) dans le cannabis au fil du temps : examen systématique et méta-analyse
(3) Santé publique France : Cannabis ce qu’il faut savoir
(4) Drogues Info Service : Cannabis
(5) National Institue of Drug Abuse (Institut national américain de toxicomanie) : Comment la consommation de marijuana affecte les résultats scolaires, le travail et la vie sociale
(6) Drogues Info Service : Le cannabis nuit-il à la fertilité
(7) National Institute of Health (institut national américain de la santé) : Usage de cannabis durant la grossesse et le post-partum
(8) INSERM : La consommation de cannabis dès l’adolescence serait associée à un risque plus élevé de chômage à l’âge adulte

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut