Héroïne : qu’est-ce que c’est, effets, addiction, les symptômes de sevrage et combien de temps ils durent, comment arrêter

Sachet d'héroïne et une seringue

L’héroïne est souvent considérée comme la drogue la plus dangereuse et la plus addictive. Effectivement quand on la compare avec les autres drogues, on constate que sa toxicité pour le consommateur, sa dangerosité sociale et son pouvoir addictif sont supérieurs à toutes les autres drogues.

Qu’est-ce que l’héroïne ?

Description de l’héroïne et ses différents noms

Champ de pavot à opium

L’héroïne est une drogue synthétique fabriquée à partir du pavot somnifère, appelé aussi pavot à opium.

Le pavot somnifère est une plante qui pousse principalement en Asie du Sud-Ouest et en Asie Centrale, mais elle est aussi cultivée au Mexique et en Colombie. Les capsules de ses fleurs contiennent une substance liquide visqueuse et laiteuse : l’opium.

Capsule de pavot incisée avec l'opium qui coule

L’opium peut être utilisé tel quel en tant que drogue, il est alors fumé ou mâché. L’opium est également raffiné pour en extraire la morphine qui est un puissant analgésique (médicament destiné à soulager la douleur). La morphine est elle-même transformée pour obtenir de l’héroïne.

En 1850, l’opium était un fléau aux États-Unis. Pour mettre fin à ses ravages, un substitut soi-disant moins puissant et moins addictif a été introduit : la morphine. Cette dernière s’est finalement révélée encore plus addictive que l’opium. La « solution » a alors été de fournir aux toxicomanes une autre drogue de substitution soi-disant moins dangereuse et moins addictive : l’héroïne. Là encore, cette dernière s’est révélée être pire que la morphine. Pour sortir les gens de la dépendance à l’héroïne, une nouvelle drogue de substitution est alors apparue : la méthadone (qui est comme les autres une drogue à base d’opium).

L’héroïne se présente sous forme de poudre blanche quand elle est à l’état pur. Généralement on la trouve plutôt de couleur rose ou gris rose, beige ou brune. Ses différentes colorations sont dues aux additifs que les dealers utilisent pour l’allonger.

L’héroïne est une drogue qui est connue sous différents noms de rue : blanche, brown sugar (sucre brun en anglais), brune, came, cheval, dope (qui signifie drogue en anglais), fée blanche, grise, H, héro, junk (drogue en anglais), limonade, poudre, rose, schnouff.

Mode de consommation

L’héroïne peut être consommée de différentes manières.

Injection intraveineuse : l’héroïne est dissoute dans de l’eau et injectée dans une veine, ce qui produit un effet rapide et intense.

Homme héroïnomane s'injectant de la drogue

Fumée : l’héroïne est chauffée sur une feuille d’aluminium ou dans une pipe et la fumée est inhalée. Cette méthode produit également un effet rapide.

Inhalation nasale : l’héroïne est écrasée en une fine poudre et inhalée par le nez.

Injection sous-cutanée ou intramusculaire : l’héroïne est injectée dans la couche de graisse sous la peau ou dans un muscle, ce qui produit un effet moins intense que l’injection intraveineuse.

Les effets de l’héroïne

La prise d’héroïne provoque dans un premier temps une sensation d’euphorie et de plaisir intense, c’est ce qu’on appelle le rush. Celui-ci ne dure que quelques instants. Succède à cela une période de détente, d’apaisement, de disparition de tout type de douleur (physique et émotionnelle), appelée le « high » (plateau en français). Le high s’accompagne généralement de symptômes comme une sècheresse de la bouche, des lourdeurs dans les membres, des rougeurs, etc. Puis arrive la descente dans laquelle la personne va sombrer dans une somnolence qui va durer plusieurs heures.

Au fur et à mesure des prises, les consommateurs vont développer une tolérance résultant d’une part en une diminution de l’intensité et de la durée du plaisir et d’autre part en une apparition plus rapide des effets secondaires. Pour compenser ces phénomènes, ils vont alors augmenter les doses ou la fréquence des prises pour ressentir les mêmes effets et sortir du cauchemar des symptômes de manque. C’est le début de l’enfer de la dépendance.

Un héroïnomane se droguant régulièrement doit augmenter les doses pour juste se sentir normal.

Vivre les symptômes de manque est une expérience effroyable car ils sont extrêmement violents (voir ci-dessous les symptômes de sevrage) et la personne les ressentant ferait n’importe quoi pour y mettre fin.

Les effets secondaires et risques immédiats (1)(2)

Homme héroïnomane défoncé
  • Rougeurs sur la peau accompagnées de sensation de chaleur.
  • Bouche sèche.
  • Sensation de lourdeur dans les bras et les jambes.
  • Nausées, vomissements et maux d’estomac.
  • Démangeaisons intenses.
  • Difficultés à penser, désorientation.
  • Somnolence et perte de conscience.
  • Réduction de la fonction respiratoire, voire son arrêt ce qui peut entraîner des dommages irréversibles au cerveau et la mort.

Les effets et risques à moyen et long terme (1)(3)

  • Infection de la paroi et des valves du cœur.
  • Complications pulmonaires, y compris pneumonie (inflammation des poumons due à un virus ou une bactérie).
  • Maladie du foie et des reins.
  • Risque de contracter des maladies comme l’hépatite C et le VIH (sida) dû au fait de partager le matériel d’injection.
  • Constipation et crampes d’estomac.
  • Abcès.
  • Veines endommagées pour les personnes qui s’injectent l’héroïne.
  • Tissu nasal endommagé pour les personnes qui sniffent l’héroïne.
  • Dysfonctionnement sexuel chez les hommes (impuissance), cycles menstruels irréguliers chez les femmes.
  • Insomnies.
  • Altération de la capacité à apprendre et à se souvenir des choses.
  • Anxiété, dépression, paranoïa.
  • Destruction de la vie sociale : pertes de ses économies, de ses biens, de son travail, de sa famille, de ses amis, délits et crimes, prison.

Les dealers coupent souvent l’héroïne avec des additifs tels que du sucre, de l’amidon ou du lait en poudre. Malheureusement il arrive que ces additifs ne soient pas complètement dissous quand ils sont injectés. Ils risquent alors d’obstruer les vaisseaux sanguins menant aux poumons, au foie, aux reins ou au cerveau, causant des dommages permanents.

Les dealers peuvent aussi couper l’héroïne avec de la strychnine pour ses propriétés stimulantes à très faible concentration mais qui est un poison mortel pour l’homme. La strychnine était principalement utilisée pour tuer les rongeurs. Depuis 1982, elle est interdite dans la médecine humaine et depuis 1999 elle est totalement interdite en France quelles que soient ses utilisations.

Overdose : quels sont les signes et que faire ? (1)

Femme au sol après s'être injecté de l'héroïne

L’héroïne est très addictive et entraîne une dépendance aussi bien physique que psychique. Les personnes qui consomment régulièrement de l’héroïne développent souvent une tolérance, ce qui signifie qu’elles ont besoin de doses plus élevées et/ou plus fréquentes de la drogue pour obtenir les mêmes effets.

À cela s’ajoute qu’avec l’héroïne le consommateur ne sait jamais la composition ni le degré de pureté de ce qu’il achète. À chaque prise, il risque donc de s’injecter une dose plus forte que ce qu’il pense et de faire une overdose.

Une overdose d’héroïne est potentiellement mortelle et nécessite une intervention médicale immédiate. Selon un rapport datant de 2008 du Centre de Contrôle Européen sur les Drogues et leur Dépendance, les opiacés (principalement l’héroïne) sont responsables de 4 décès sur 5 dus à la drogue en Europe.

Voici les signes d’overdose à surveiller :

  • Pupilles contractées.
  • Peau froide, pâle et moite.
  • Convulsions ou spasmes musculaires.
  • Confusion mentale.
  • Somnolence de plus en plus profonde.
  • Respiration lente et superficielle ou arrêt complet de la respiration.

Si la respiration ralentit trop, la personne peut tomber en hypoxie (condition dans laquelle les tissus et organes ne reçoivent pas suffisamment d’oxygène). L’hypoxie peut créer de graves dommages sur le cerveau, entraînant un coma et des lésions cérébrales permanentes.

Si vous soupçonnez qu’une personne fait une overdose d’héroïne, appelez immédiatement le SAMU ou les pompiers ou amenez-la à l’hôpital. Si possible, restez avec la personne jusqu’à ce que les secours arrivent et essayez de la maintenir éveillée et consciente. Si la personne est inconsciente, mettez-la sur le côté pour éviter l’étouffement et assurez-vous qu’elle continue de respirer.

Pour en savoir plus sur les différentes phases de l’overdose d’héroïne et que faire pour chacune, lisez cet article.

Quels sont les symptômes de sevrage de l’héroïne ? (1)(4)

Les symptômes de sevrage de l’héroïne sont généralement très pénibles et douloureux. Ils peuvent varier en fonction de la durée et de la fréquence de la consommation ainsi qu’en fonction des doses et de l’individu. Voici les principaux symptômes :

  • Douleurs musculaires, articulaires et osseuses intenses, crampes.
  • Nausées, vomissements et diarrhée.
  • Fièvre, frissons et transpiration excessive.
  • Bouffées de chaleur et de froid.
  • Larmoiement (écoulement permanent de larmes), écoulement du nez.
  • Insomnies et troubles du sommeil.
  • Irritabilité, anxiété et dépression.

Combien de temps dure le sevrage de l’héroïne ?

Toxicomane-souffrant-symptomes-sevrage

La durée du sevrage de l’héroïne peut varier considérablement d’une personne à l’autre en fonction de facteurs tels que la durée et la fréquence de la consommation, la quantité consommée et l’état de santé général de l’individu.

En général, les symptômes de sevrage de l’héroïne commencent à apparaître dans les 6 à 12 heures qui suivent la dernière prise et atteignent leur intensité maximale entre 24 et 72 heures après l’arrêt de la consommation. Les symptômes diminuent ensuite progressivement pendant les 5 à 7 jours suivants.

Cependant, chez certaines personnes, les symptômes de sevrage peuvent durer plus longtemps et vont continuer parfois pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Comment arrêter l’héroïne : programme de désintoxication

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Libérer les gens de l’héroïne grâce à un programme de réhabilitation et de prévention

Narconon a été fondée en 1966 par un ancien toxicomane qui s’était inspiré des ouvrages de Ron Hubbard, auteur, philanthrope et fondateur de la Scientology, pour mettre fin à des dizaines d’années d’addiction. Aujourd’hui, Narconon constitue un réseau international qui aide les toxicomanes à se libérer des effets dévastateurs de la drogue.

Les méthodes de prévention et de réhabilitation de Narconon, qui ne comportent aucune drogue de substitution, se composent d’un programme précis, permettant au corps d’éliminer les résidus de drogues, et de procédés visant à réduire l’anxiété mentale et la douleur physique provoquées par la drogue.

Le programme Narconon ne remédie pas seulement à l’affaiblissement physique et mental causé par la drogue, mais s’intéresse aussi aux raisons pour lesquelles une personne s’est tournée vers la drogue en premier lieu. Ce programme a déjà aidé de très nombreuses personnes à mener une vie sans drogue.

Mais les activités du réseau Narconon ne s’arrêtent pas là ; elles englobent des programmes d’information et de prévention sur les dangers de la drogue, destinés aux jeunes et aux adultes. 

Il est impossible de vivre une vie plus spirituelle dans une société où la toxicomanie est partout. C’est pourquoi l’Église de Scientology met en œuvre des programmes destinés à remédier à ce problème de société.

Ce que les dealers ne vous diront jamais

Les seules personnes qui poussent la vente ce sont ceux qui en tirent des profits : le réseau des dealers.

Ils savent très bien que l’héroïne est l’une des pires drogues qui soient, dont la consommation détruit des vies et mène bien souvent à la mort. Eux-mêmes n’en prennent pas car ils savent trop bien combien elle est dangereuse : ils voient tous les jours l’état de dégradation croissante de ceux qui en prennent.

Ils se présentent auprès de leurs clients en personnes amicales et bienveillantes et leur font croire qu’ils sont leurs potes. Mais la seule raison pour laquelle ils agissent ainsi est pour leur vendre leur marchandise de mort. Ils s’en fichent d’eux et de ce qui va leur arriver. La seule chose qui les intéresse c’est leur argent. Ils sont capables de leur dire les pires mensonges pour qu’ils achètent leur came.

Ce sont de véritables criminels qui ont de nombreux morts sur la conscience.

Dealer d'héroïne

Les peines pour la possession ou la consommation d’héroïne

En France, les peines pour la consommation, l’incitation à la consommation et le trafic d’héroïne sont les mêmes que pour toutes les drogues illégales.

La consommation d’héroïne est considérée comme un délit. La peine maximale encourue est d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 3 750 euros. Toutefois, la plupart des personnes arrêtées pour consommation ne sont pas condamnées à de telles peines et sont plutôt orientées vers des programmes de traitement de la toxicomanie.

L’incitation à la consommation d’héroïne est considérée comme un délit en France. La peine maximale encourue est de deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 30 000 euros.

Le trafic d’héroïne est considéré comme un crime en France. Les peines encourues varient en fonction de la quantité d’héroïne saisie et de la gravité des faits. La peine minimale encourue est de dix ans d’emprisonnement et d’une amende de 7,5 millions d’euros. En cas de récidive, la peine minimale est portée à vingt ans d’emprisonnement et à une amende de 30 millions d’euros.

Ces peines ne sont données qu’à titre indicatif et chaque cas est traité individuellement par les tribunaux.

Arrestation pour consommation ou incitation à la consommation d'héroïne

Durée de positivité

La durée de positivité des tests dépend de plusieurs facteurs, notamment de la dose, de la fréquence et de la durée de consommation de l’héroïne, ainsi que du type de test utilisé.

Voici les durées de positivité :

  • Test salivaire : de 12 à 36 heures après la dernière consommation.
  • Test urinaire : pour une consommation unique, l’héroïne peut être détectée jusqu’à 2 à 4 jours après la dernière consommation. Pour une consommation régulière, l’héroïne peut être détectée jusqu’à 7 jours ou plus après la dernière consommation.
  • Test sanguin : pour une consommation unique, l’héroïne peut être détectée jusqu’à 6 à 12 heures après la dernière consommation. Pour une consommation régulière, l’héroïne peut être détectée jusqu’à 24 heures ou plus après la dernière consommation.

Ces durées de positivité ne sont données qu’à titre indicatif et peuvent varier selon les individus et les circonstances spécifiques de chaque cas.

Non seulement l’héroïne est une drogue très toxique pour le corps et très dangereuse pour l’individu mais ses effets nuisibles pour la santé se poursuivent longtemps après chaque prise.

Avertissement : cet article met l’accent sur le danger de la consommation de l’héroïne. L’intention n’est pas de procurer au lecteur un conseil d’ordre médical ni de le dissuader d’avoir recours à un traitement médical.

Sources :

(1) National Institute on Drug Abuse (Institut national américain de la toxicomanie) : Faits sur la drogue de l’héroïne
(2) National Institute on Drug Abuse (Institut national américain de la toxicomanie) : Quels sont les effets immédiats (à court terme) de la consommation d’héroïne ?
(3) National Institute on Drug Abuse (Institut national américain de la toxicomanie) : Quels sont les effets à long terme de la consommation d’héroïne ?
(4) National Institute of Health (Institut national américain de la santé) : Gestion du sevrage

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